Son arrivée a eu leffet dune bombe dans le milieu bancaire. Le 2 novembre 2017, Orange se lançait dans le secteur bancaire avec Orange Bank. Certes, les banques mobiles existaient déjà (le groupe allemand N26, Revolut au Royaume-Uni, Nickel de BNP Paribas, le C-Zam de Carrefour ou encore Morning du groupe E.Leclerc) mais cest un vrai mastodonte de la téléphonie qui décidait alors de secouer le monde bancaire.
Lopérateur télécoms, que lon croyait vouloir se spécialiser dans ce quil maîtrise le mieux (télécommunications, téléphonie, M2M, business, domotique ou encore téléassistance) a donc élargi son champs daction avec le lancement de cette banque mobile avec accès classique à tous les services bancaires via un smartphone.
Une petite révolution dans le monde de la finance française. Et force est de constater aujourdhui que ces néobanques ont toujours le vent en poupe. Pour fêter son premier anniversaire, Orange Bank a dailleurs augmenté sa prime de bienvenue : pour tout nouveau client qui est aussi abonné fixe ou mobile de lopérateur télécoms, la prime était passée de 120 à 160 euros.
La banque, qui sétait fixée un objectif de 2 millions de clients dici 10 ans, devrait tout juste passer le cap des 200 000 clients à laube de sa première année mais la progression est bien réelle et de nombreuses néobanques surfent sur la vague du succès.
Daprès le site Culture Banque, Boursorama et ING Direct ont toutes deux dépassé le million de clients. Cet emballement pour les banques en ligne, soutenu par la loi sur la mobilité bancaire entrée en vigueur en février 2017, sexplique principalement par les frais bancaires pratiqués, bien moins élevés que ceux des banques classiques.
Un objectif de 13,3 millions de clients...
Aujourdhui, un compte bancaire sur trois souvre dans une banque en ligne. Dans sa dernière étude, publiée le 10 octobre 2018, sur le marché des banques en ligne et des néobanques en France, lACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution de la Banque de France) confirme cette montée en puissance.
Les statistiques recueillies dans le cadre de cette étude font ainsi état de 4,4 millions de clients pour une population française de 67,2 millions (estimation INSEE au 1er janvier 2018).
A titre de comparaison, en banque de détail en France, BNP Paribas et Société Générale ont respectivement 6,7 millions et 8 millions de clients. On estime quil existe au moins 80 millions de comptes courants en France.
Et les plans de marche des acteurs du secteur sont pour le moins ambitieux. Ainsi, lACPR résume quà lhorizon fin 2020, les plans stratégiques des nouveaux acteurs bancaires tablent sur un total de 13,3 millions de clients soit un triplement du fonds de commerce en 3 ans.
Mais des incertitudes pour lavenir
Au final, lACPR conclut dans son rapport que si les nouveaux acteurs bancaires ont progressivement réussi à sinstaller dans le paysage bancaire français, ils sont toutefois eux mêmes soumis à un contexte concurrentiel très fort.
En raison de leur jeunesse et de labsence de réseaux, leur image de marque reste moins bien établie et leur positionnement tarifaire les oblige de surcroît à une amélioration constante de leurs performances. Dans ce contexte, létude met en lumière les incertitudes qui pèsent sur leurs perspectives de développement.