
Après le départ forcé de Mike Jeffrie, dirigeant de Abercrombie depuis 1992 (lire l'article), c'est au tour de Dov Charney, le fondateur d'American Apparel d'être débarqué. Il faut dire que ses frasques, pour ne pas dire ses abus sexuels ont fait de lui un dirigeant plus que contesté aux Etats-Unis. En 2009, il avait même été contraint de licencier une partie des employés de son usine... parce qu'ils étaient illégaux. En 2010, il perd 86 millions de dollars...
Personnage à double facette, ce Janus de l'industrie textile luttait aussi pour défendre les immigrés, contre la délocalisation des emplois... L'usine du groupe est en Californie.
Dans les documents de l'entreprise, la présentation du groupe débute par :
"Dans une usine textile au Bangladesh, un employé gagne en moyenne 600 $ par an. Le salaire d'un employé d'American Apparel, expérimenté peut atteindre 30.000 $ plus des avantages tels que l'assurance santé". Dov Charney a toujours défendu la production des produits dans son pays.
American Apparel s'est rendue célèbre grâce à ses tee shirts "Made in America".
En juin dernier, les actionnaires (Doy Charney ne détient "que" 43 % du capital de son entreprise) ont décidé de le remercier. Mais ils l'ont gardé comme consultant extérieur. Aujourd'hui, la "fiabilité" du fondateur est à nouveau mise en cause selon le communiqué de presse. Il vient donc de perdre à nouveau son poste et n'aura plus aucune responsabilité dans le groupe.
Il faut dire que l'entreprise est aujourd'hui un gouffre financier, alors qu'elle caracolait en tête des créateurs de mode il y a encore quelques mois avec ses 249 magasins dans une vingtaine de pays et 10.000 salariés.
C'est une femme, Paula Schneider, qui est nommée à sa place. Elle entrera en fonction le 5 janvier prochain. Elle a dirigé de nombreuses entreprises de mode telles que BCBG Max Azria ou Warnaco.
American Apparel compte une dizaine de magasins à Paris et un à Lyon.